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Maison Rosiéroise
D’abord je commence par un papier, il doit m’interpeller, par sa texture, son grammage, sa nature, sa qualité. Je travaille souvent le papier japon. Je m’approprie le support, je le plie, je le froisse, je crée un fond, je l’enduis, je le brosse, je le colore, je transfère une trame de la ville comme un plaque d’égout, ou de la nature comme une écorce. C’est le point de départ, en partie rêvé, en partie issu du réel. C’est un travail physique, impulsif, qui implique force et puissance mais il est parfois retenu, délicat, intime, inspiré du quotidien. A force de répétition, ces gestes mille fois reproduits acquièrent une puissance symbolique et existentielle.
Vient ensuite un long travail d'introspection. L'aquarelle et la gouache se déposent par une répétition méditative, comme une transe colorée, lumineuse, patiente, longue, douloureuse et infinie.
Si certains y trouvent des traces d’art brut ou d’art premier, ils ont peut-être raison. Je dois admettre chercher une forme de liberté réinventée de mes impulsions, une recherche d’apaisement par le rituel pour éveiller le sens primordial de l’acte de peindre. Je souhaite que mes peintures vous invitent à un voyage intérieur, à poser un regard chaleureux et bienveillant sur soi-même.
C’est une invitation hors de l’ordinaire. J’aime croire que la peinture est née d'une passion amoureuse.