Le choix de la céramique est central au sein de ma démarche artistique. J’utilise ce médium comme une interface permettant la communication entre le visible et l’invisible, le conscient et l’inconscient, le soi et l’Autre. Ma formation scientifique initiale m’a amenée à me questionner depuis des années sur le fonctionnement du cerveau et à explorer au travers de lectures et de différentes pratiques les états modifiés de conscience. Ces expériences nourrissent mon travail.

Cette voie me permet de « donner prise » à la matière, de me laisser instruire par elle. Lorsque je travaille la terre, je me relie aux mythes de création et aux premiers humains qui ont façonné figurines ou récipients accompagnant les vivants et les morts. Entre mes mains la terre se déforme, prend forme, s’étire, se fissure, me touche comme je la touche et garde la mémoire de notre dialogue pour en ouvrir d’autres.

Outre sa valeur symbolique et historique, le travail de la terre est une pratique profondément alchimique. Une pratique ou la transmutation de la matière lors de la cuisson entre en résonnance profonde avec notre condition humaine. Interrogeant dans mon travail l’énigme de la relation entre les vivants et les morts, mes recherches s’attachent aux objets rituels. Ces questionnements me permettent de trouver ma propre voie tout en m’inscrivant dans un héritage artistique ancestral